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Crise en Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron prône le dialogue et ferme les barrages

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En pleine tourmente, la Nouvelle-Calédonie est au cœur de l’actualité française. Ce mardi 18 juin, le Président de la République, Emmanuel Macron, a adressé un courrier aux Calédoniens, transmis par les élus locaux. Dans cette lettre de deux pages, le Président appelle au dialogue et exige la ‘’levée définitive de tous les barrages’’.

Une réforme électorale en suspens

Cette lettre intervient une semaine à peine après une conférence de presse au cours de laquelle Emmanuel Macron détaillait les axes de campagne de la majorité pour les législatives anticipées, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. À cette occasion, le Président avait annoncé la suspension du projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral.

Ce projet, déposé en janvier 2024, avait pour objectif de dégeler le corps électoral gelé depuis 2007 pour les élections provinciales prévues à la fin de l’année en Nouvelle-Calédonie. La réforme devait permettre aux résidents installés depuis au moins dix ans de participer aux élections, ce qui avait suscité de vives critiques de la part des indépendantistes, craignant une dilution de leur pouvoir électoral.

Macron appelle au calme : un message fort

Dans sa lettre du 18 juin, Emmanuel Macron a réaffirmé la suspension de ce projet de loi, tout en insistant sur la nécessité de la ‘’levée définitive de tous les barrages’’ et de la ‘’condamnation des violences sans faux-semblants’’. Pour le Président, la situation actuelle exige la ‘’constitution d’un nouveau contrat social calédonien’’. Il a souligné que ce dialogue devra naturellement porter sur la nature des liens avec la France, des « liens qui ne devront pas entraver la solidarité mutuelle ».

Des signes timides de retour à la normale

Cette déclaration de Macron intervient alors qu’un très lent retour à la normale semble s’amorcer après cinq semaines de troubles intenses. Depuis ce lundi, les écoles et l’aéroport international de Nouméa ont rouvert, et l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne a été repoussée de 18 heures à 20 heures. Cependant, les stigmates des violences restent visibles dans les rues de Nouméa : établissements scolaires brûlés, barrages érigés par les indépendantistes et contre-barrages des non-indépendantistes.

Frédéric Jourdain, le président du Comité des sociétés d’assurances (Cososda), a révélé sur Nouvelle-Calédonie la 1ère : ‘’Actuellement, nous sommes à un peu plus de 200 maisons incendiées – totalement ou partiellement – ou vandalisées, à 900 entreprises et petits commerces, et environ 600 véhicules de particuliers et d’entreprises, depuis le début de ces émeutes’’. Le haut-commissaire Louis Le Franc a évalué le coût des dégâts à plus de 1,5 milliard d’euros, une facture lourde pour l’archipel.

Un répit précaire, des enjeux non traités

L’appel au dialogue lancé par Emmanuel Macron et les mesures prises pour rétablir l’ordre montrent une volonté de pacification. Toutefois, cette démarche masque une réalité plus complexe et préoccupante. La suspension de la réforme électorale, bien que nécessaire pour apaiser les tensions à court terme, apparaît comme une manœuvre politique visant à éviter la confrontation sans réellement adresser les problèmes de fond.

Les revendications des indépendantistes et des loyalistes restent profondément divergentes, et l’absence de solutions structurelles risque de rendre la situation explosive à nouveau.

Léa Gentile-Kihani, Analyste Géopolitique Stagiaire
InterGlobe Conseils, cabinet-conseil en expertise géopolitique et communication stratégique https://www.interglobeconseils.org, direction@interglobeconseils.org      

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