Les évêques de la Conférence épiscopale de Guinée (CEG), au terme de la seconde session ordinaire de l’année pastorale 2023-2024, tenue à Conakry du 28 avril au 3 mai 2024, ont interpellé les autorités de la transition. Ces chefs religieux ont exprimé des soucis et préoccupations actuels de la communauté nationale, en cette période qu’ils qualifient de ‘’peu rassurante’’ de l’histoire de notre pays.
Au général Mamadi Doumbouya et Cie, les pasteurs de l’église catholique de Guinée ont égrené tout un chapelet de difficultés auxquelles sont confrontés les guinéens depuis l’avènement du Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD) allant du manque d’électricité, à la hausse du prix des denrées alimentaires et au chômage chronique de la majorité des jeunes diplômés.
Ils estiment que ces difficultés sont aggravées par un ‘’manque de visibilité dans l’orientation, le programme et le calendrier de la transition’’, tout en faisant remarquer à la junte que ‘’l’enthousiasme et le flot d’espérance qui ont accueilli l’avènement du CNRD le 5 septembre 2021 et qui se sont exprimés spontanément à la célébration du 2 octobre 2021 dans les rues et sur les places publiques ont aujourd’hui cédé la place au doute, aux questionnements, voire à la déception’’
Les évêques catholiques de Guinée dénoncent un ‘’manque de visibilité quant aux objectifs, au contenu et au calendrier de la transition pour laquelle on parle de glissement jusqu’en 2025 et de recherche de cap certainement pour 2026. Cela va nous amener à près de cinq ans de transition, ce qui équivaut à un mandat’’.
Ils invitent ‘’les autorités politiques du pays à tenir compte de la nécessité et de l’urgence à clarifier le calendrier de la transition, avec son programme, sa stratégie et ses objectifs. Ceci permettrait à tous de voir clair et de regarder l’avenir avec confiance’’.
Ils demandent aux ‘’gouvernants et gouvernés, forces vives et manifestants, autorités religieuses, notables et citoyens à définir un nouveau cadre ou un dialogue réellement inclusif, avec les exilés et ceux qui seraient empêchés physiquement et moralement, sans menace qui pèse sur qui que ce soit’’.
Les pasteurs de l’église catholique de Guinée se disent convaincus que cela ‘’permettrait de retrouver la paix et d’aller à des élections transparentes, pour discuter avec franchise et sincérité sur les défis actuels de la démocratie en Guinée et sur les perspectives d’avenir de notre pays. Ensuite, Il faudra trouver ensemble, les voles et moyens pour retrouver la paix et redonner le sourire aux guinéens’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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