Les incendies continuent d’endeuiller des familles en Guinée. La famille Touré, vivant à Ansoumania Plateau, dans le quartier Cimenterie, a perdu 10 de ses membres. Tristesse, désolation et amertume se lisaient sur les visages des riverains.
Au micro de VisionGuinee, des témoins ont déclaré que l’incendie s’est déclenché vers 1h du matin. Le père de famille, sa femme et deux de ses enfants ont été sauvés par les voisins.
“J’ai été alerté par un voisin qui m’a dit de venir urgemment pour secourir nos voisins en danger. On est venus trouver que le feu avait pris de l’ampleur. Il a fallu casser les mûrs, mais nous étions confrontés à des difficultés d’accès vu que la fumée était intense’’, relate Aboulaye 3 Camara.
‘’Une fois à l’intérieur, nous avons trouvé 7 personnes qui étaient étouffées. Nous avons jugé nécessaire de les transporter à l’hôpital dans le but de les sauver. Malheureusement, avant notre arrivée, ils étaient tous morts. Il y avait 3 autres qui étaient au salon, eux, ils étaient complètement brûlés’’, précise ce voisin de la famille sinistrée.
En larmes, le père de famille raconte les derniers instants de ses enfants. “Hier, je suis aux environs de 22h et j’ai trouvé que beaucoup de mes enfants étaient déjà au lit. L’avant-dernier, Ousmane Touré, était avec moi dans ma chambre jusqu’à 23h. il jouait avec le téléphone. Quand j’ai regardé l’heure, je lui ai dit qu’il est temps d’aller de se coucher. Sa mère m’a dit qu’il s’est réveillé vers 20h. je lui ai dit qu’il est 23h et qu’il se fait tard. Il n’a qu’à aller se coucher. Il m’a dit : ‘Papa, assalamu alaikoum’ (Que la paix soit sur vous). J’ai répondu : ‘Wa alaikum as-salam’. A la porte de chambre, il s’est retourné et m’a dit aurevoir. Je me suis couché’’, se souvient Ahousseine Touré.
A 1h du matin, renchérit-il, ‘’c’est ma femme qui m’a réveillé pour me dire qu’il y a le feu dans la chambre. J’ai pris téléphone pour regarder l’heure, il était 1h03. Je voulais ouvrir la porte de ma chambre pour accéder au salon, mais j’ai vu que le feu a complétement pris le salon. J’ai appelé ma belle-sœur pour lui demander de chercher à sauver les enfants. J’ai aussi appelé mon voisin d’en face, Fadiga, pour dire qu’il y a le feu chez nous, de venir nous sauver. Ils sont venus casser la fenêtre de ma chambre pour sortir mon bébé de 1 an, ma femme et moi. Le feu avait complètement envahi la maison. Ils ont cassé le mur pour sauver un seul de mes enfants. Ce dernier est à la réanimation. Les autres se sont retranchés dans la douche. C’est là-bas que le feu les a trouvés’’.
Sur les lieux, le président de la délégation spéciale de Kagbelen a déploré le drame et exprimé sa solidarité avec la famille éplorée.
‘’Nous avons été réveillés par un appel nous disant qu’il y a un incendie dans une famille. Immédiatement, j’ai rendu compte à Mme la gouverneure et au procureur de Dubreka. Nous avons mobilisé les forces de sécurité pour venir constater les faits. Effectivement, nous avons trouvé que le petit bâtiment de deux chambres où se trouvaient les enfants, est complètement calciné suite à un court-circuit. Les corps ont été extraits et déposés au centre de santé le plus proche, puis à la mosquée. J’ai le cœur meurtri de voir toute une famille ravagée par un incendie. C’est déplorable de voir le feu ravager les enfants, les héritiers de la famille’’, a indiqué le colonel Kalidou Diallo, président de la délégation spéciale de Kagbélen.
Salimatou BALDÉ, pour VisionGuinee.Info
00224 662 78 58 57/salimbalde91@gmail.com