Le général Doumbouya va-t-il quitter le pouvoir fin 2024 ? ‘’Beaucoup d’actions néfastes ont contribué à ralentir le processus’’, selon Bah Oury

Alors que le général Mamadi Doumbouya s’est engagé à respecter le chronogramme de la transition qui prendra fin le 31 décembre 2024, le Premier ministre Bah Oury soutient mordicus que 2025 est l’année propice à l’organisation des élections devant aboutir au retour à l’ordre constitutionnel.

Bah Oury dit à qui veut l’entendre que depuis le 5 septembre 2021, plusieurs facteurs ont freiné le processus de retour rapide à l’ordre constitutionnel. Extraits…

‘’Lorsque vous êtes à la tête d’un pays, vos intentions, vos sentiments personnels et votre intime conviction, c’est de respecter les engagements que vous donnez. Et c’est le cas du président de la République, le général Mamadi Doumbouya. Mais lorsqu’on voit ce que la Guinée a connu depuis le 5 septembre 2021 jusqu’à une période récente, il y a beaucoup de facteurs qui ne sont pas entre les mains de celui qui pilote l’exécutif du pays.

Donc, la question de la transition, il ne faut pas la voir comme si le gouvernement est le seul à décider et à faire les choses. C’est un partenariat global qui implique aussi bien la classe politique, la société civile et les conditions économiques et financières du pays.

Le dialogue a été un processus qui n’a pas été du tout facile et qui a impacté négativement la dynamique pour un retour à l’ordre constitutionnel dans le délai qui était indiqué à travers l’accord dynamique conclu avec la Cedeao. La responsabilité de cela peut être partagée, mais ce n’est pas le moment d’aller au fond des choses. C’est pour dire que même si vous êtes contre l’action gouvernementale et vous allez à l’encontre des intérêts de votre pays pour des raisons que seul Dieu peut connaître, vous contribuez à ralentir le processus. Et nous savons qu’il y a eu beaucoup d’actions néfastes qui ont contribué à ralentir le processus de la dynamique qui a été engagée. Le bashing contre la Guinée, le fait de peindre en noir tout ce qui se fait dans ce pays, de ne rien voir de bon sur ce qui est en train d’être fait, c’est une attitude antipatriotique qui ne doit pas correspondre à la manière qu’un citoyen responsable de la République de Guinée devrait agir, à plus forte raison des hommes et des femmes qui ont été à un moment donné responsables et qui ont parlé au nom de la Guinée.

Au contraire, leurs responsabilités devraient les amener à dire : ‘Encourageons-les à aller le plus rapidement possible pour la mise en œuvre de l’ensemble du processus qui était déjà acté entre la Guinée et la Cedeao’ et non pas de manière rituelle, revenir avec des manifestations, du bashing au niveau de l’ensemble des départements diplomatiques à l’étranger et mener des campagnes de presse qui d’une manière ou d’une autre ne les honorent pas.

Ceci dit, à partir dès maintenant, on se bouche les oreilles par rapport à certains types d’attitudes et des propos. On reste focus par rapport à ce qui est fait sur ce plan l’intérêt national. Le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas une exigence externe. C’est une volonté du peuple de Guinée qui veut jouir pleinement de ses droits démocratiques et qui veut être dans un environnement de paix, de stabilité et d’unité.

Si tout le monde concourt dans ce sens, le processus va être plus aisé, facile, fraternel et non conflictuel. Parce qu’une transition, c’est pour l’ensemble de la société et non pour une partie de la société. Mais, le fait d’être dans une logique perpétuelle de conflictualité contribue à étouffer l’élan que la Guinée aurait pu avoir depuis l’indépendance. A ce niveau, ce n’est pas une mentalité d’inclusivité, d’appropriation des problématiques du pays et d’une vision convergente pour privilégier l’intérêt national. C’est le principal facteur du retard de la Guinée. Certains préfèrent, même si ça c’est bien, puisque ce n’est pas moi qui suis assis sur le fauteuil, je ferai en sorte que ça capote. C’est une mentalité égoïste. Malheureusement, on connait comment est la mentalité politique dans notre pays. J’espère et je souhaite que le paradigme va changer. Je ne dis pas qu’il faut être d’accord sur tout, loin de là, mais par rapport à ce qui est de l’intérêt national, qu’il y ait une unité pour privilégier, protéger et raffermir l’intérêt de tous (…).

Le développement du pays, ce n’est pas pour quelqu’un, c’est pour l’ensemble de la communauté nationale et même au-delà. Lorsque le projet Simandou sera développé, ce n’est pas pour le général Mamadi Doumbouya. C’est plutôt pour des générations et des générations de guinéens’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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